Un texte écrit par Sandrine Favari
mercredi 17 février 2016, par Le Collectif Sistoeurs
Ce voyage, nous en avions tous envie chacun de notre côté. Il a suffit d’une impulsion légère pour qu’il soit programmé.
Olivier, Seb et moi pour un besoin d’ailleurs.
On débarque à l’aéroport avec une bonne humeur communicative qui ne nous quittera plus du séjour. Moi, je suis particulièrement excitée et, en faisant du tri dans mes affaires, ma bouteille d’eau ouverte termine sa course sur le jean d’Olivier. Je pense ensuite reconnaître un homme et, bien décidée à l’identifier, je l’interpelle : " Eh ! Tu travailles pas chez KILOUTOU toi ?". Sa réponse, pleine de surprise et d’intimidation, "Qui quoi ?", lui vaudra le surnom de "papillon".
Seb se pose mille questions sur ce qu’il va faire là-bas. Olivier est calme, perdu dans les pensées de ce qu’il laisse à Montpellier. Moi, je veux ce "break" depuis si longtemps...
On part. Heureux.
On doit laisser Seb sur le tarmac de Dubaï car il a une escale plus longue. Les voyages de dernière minute cachent de nombreuses imperfections. On se réveille en faisant un saut dans la piscine de l’hôtel. On plaisante sur nos corps blancs fraichement débarqués de l’hiver. Et puis c’est le choc : BANGKOK.
Tout bouge à mille à l’heure dans une palpable sérénité. La chaleur nous enveloppe, une chaleur tropicale mais aussi humaine car malgré la barrière de la langue, les sourires sont là.
Les déplacements en Tuk tuk donnent un sentiment de liberté... et de pollution. On commence par une visite de WAT PO, un temple émouvant de beauté. On est silencieux, respectueux, miraculeusement croyants à cet instant.
Le soir, on fait un virage à 360°. KHAOSAN ROAD, c’est la frénésie de la nuit. On prend une pause piscine sur le toit de l’hôtel et on rit de la journée en buvant nos bières. Dehors, une pluie de musique, des odeurs par centaines et des touristes venus oublier la monotonie. En se baladant, on découvre une rue plus calme mais néanmoins animée. Le son reggae diffusé en face d’un stand de massage nous donne envie de tenter l’expérience. MAGIQUE ! Ensuite, ,ous nous installons dans un bar "à la cool" à quelques rues de KHAOSAN. Je tombe sous le charme de Dany, un thaïlandais stylé année 70 avec un sourire d’enfant.
Nous avons déjà l’impression d’avoir passé plusieurs jours ici tant nos cerveaux sont bombardés d’informations.
On se sent chez soi et en harmonie.
Il fait chaud et le temps nous appartient.
Le trio fonctionne bien, on se fait plaisir. On mange, on fait des achats, on profite ensemble de chaque instant. Seb et Olivier se chambrent et les phrases cultes fusent : "où tu vas sans phare ?", "Il te manque un quart d’heure". Seb est rebaptisé "l’autiste" à cause de son speed permanent.
Le lendemain, nous décidons de poursuivre notre périple. Départ pour CHANG MAI. On se cale une journée "nature" qui restera dans nos mémoires : la beauté du paysage, le pique-nique au bord de la cascade, la balade sur le dos puissant de l’éléphant, le rafting avec un thaïlandais survolté et Sarah... Le soir direction le boxing. Nous sommes captivés par la puissance de ces corps frêles et ces visages jeunes sur le ring. Le spectacle est à la hauteur de nos attentes. La tension monte, Seb se laisse prendre au jeu et se met à parier lui aussi.
Après cette journée de récréation, Seb poursuit seul la virée nocturne. Il se réveillera avec des souvenirs de gens adorables et une fille dans son lit dont il n’arrive pas à prononcer le prénom.
On part pour la visite de DOI SUTHEP perché dans la montagne. On en prend plein le coeur et l’envie de ramener mille souvenirs prend tout son sens.
On se marre à s’écouter parler anglais. Seb détient le record grâce à son "AM TROMPING" avec le conducteur de Tuk tuk qui doit encore se demander où nous voulions aller ! Mon côté insouciant est à l’inverse du côté pragmatique d’Olivier. Seb, quant à lui, observe les gens en les laissant s’exprimer, en les acceptant comme ils sont. Parfois, il passe la troisième et fait couiner le cerveau, la boîte à vitesse est malmenée et nous rions avec bienveillance de l’accélération de son pas décidé.
Les jours passent, les clichés s’enchaînent et ne se ressemblent pas. Nous quittons le nord pour retrouver Koh Phan Ghan, une journée de voyage...
Ce n’est pas de tout repos, ces vacances, alors la récup se fait dans les transports. Dans l’avion, je dors bouche ouverte et Seb dort avec ses lunettes. Olivier veille sur nous. Pendant le transfert en bus, où les palmiers s’étendent à perte de vue, c’est un tout autre paysage qui nous rappelle un peu La Réunion. La chaleur aussi est différente : plus intense. Quand un bateau usé par les années et la mer nous éloigne des côtes, on comprend que la détente est proche.
On arrive quand le soleil se couche. On ne sait pas où aller et, confiants, nous nous en remettons au hasard. Encombrés par nos valises, on peine à avancer sur le sable et tous les hôtels sont complets. Je m’en moque. Je suggère l’idée de passer la nuit sur la plage, enthousiaste. Fausse bonne idée pour Olivier ! Il commence à souffler en exprimant clairement ses doutes sur la possibilité de me faire confiance !
Quatre cents mètres et plusieurs échecs plus tard, on repère un scooter. Seb aborde ce petit ange blond et français qui décide de nous aider. Nous arrivons à poser nos valises et, le temps d’une douche, nous repartons fêter la fin de nos vacances.
La musique et des gens qui dansent autour d’une la piscine nous attirent. On commande beaucoup d’alcool. C’est une ambiance européenne qui, jusque-là, ne m’avait pas manquée mais nous passons une bonne soirée. On plaisante sans perdre de vue notre objectif principal : trouver le squat de notre fin de séjour. Plus que 2 nuits...
Quelques clics plus tard, nous sommes décidés à l’unanimité : ce sera un hôtel avec piscine, magnifiquement situé en bord de mer.
L’accueil qui nous est réservé gâche l’arrivée. La femme tire une tronche de dix pieds de long et Olivier m’appelle à la rescousse car visiblement il y a un "souci" : je n’ai pas réservé les chambres aux bonnes dates ! Oups, aurais-je osé me tromper ? J’arrive avec l’humilité et le sourire qui me sauve fréquemment des pires situations.
Le réveil est doux, je passe de la mer à la piscine, et inversement. On est en plein mois de janvier et j’ai chaud. Je savoure cette sensation, rêvant de vivre cela à longueur d’année.
On décide de louer des scooters pour visiter notre petit coin de paradis. On atterri dans un charmant village et on décide de passer la journée à la plage. Seb ne peut s’empêcher de louer un jet ski : il part au large et les thaïlandais aurons bien du mal à le ramener...
On clôture la soirée dans un bar qui est proche de notre hôtel. Les touristes sont là mais c’est une clientèle moins jeune que le soir précédent et nous nous amusons sur la piste. Je laisse les gars finir la soirée sans moi et vers une heure du matin je plonge seule dans la piscine. La mer et la musique sont là... je nage en plein bonheur.
Le dernier soir approche. Seb repère la soirée "half moon" et les garçons décident de tenter l’expérience. De mon côte, je me cale dans un bar reggae. Le son est bon. Je ne pourrais pas raconter leur soirée car je n’étais pas là mais j’ai vu le résultat. Marrant ! La tête dans le slip et le cœur dans les chaussettes, ou bien le contraire. Il y a des moments où on ne sait plus. Avec un retour à quatre grammes, le scooter et la peau d’Olivier ne sont pas restés indemnes. Le lendemain, il nous faut gérer le trajet retour et le silence est...
Des plaques d’eczéma apparaissent sur mes bras lors de la vision du mot "LYON /FRANCE" et le cœur reste très lourd pendant ce vol qui m’éloigne de ce pays qui m’a offert tant de souvenirs et une totale liberté pendant dix jours.
Ce voyage n’aurait jamais été ce qu’il a été sans nos échanges, récits de vie et autres anecdotes secrètes qui resteront une base solide d’une nouvelle amitié née à 10000 km de là... en Thaïlande.