lundi 14 avril 2008, par Laetitia Tendart
Toute la semaine dernière, de violentes émeutes de la faim ont secoué plusieurs villes en Haïti, dont la capitale Port-au-Prince, faisant au moins 5 morts et 200 blessés. En Haïti, où le prix du riz est passé, en quelques jours, de 35 à 51 dollars (32 euros), la colère ne désarme pas. Les gens sont contraints, pour se nourrir, de manger des galettes de boue.
L’Organisation des Nations unies serait, selon une note interne que s’est procuré Le Monde, très inquiète des troubles que « l’insécurité alimentaire » pourrait engendrer : « 1,2 milliard d’êtres humains pourraient avoir chroniquement faim d’ici 2025 ». A noter :
Mais soyons rassurés, selon Jacques Attali (grand économiste français) : " Cette crise devrait être, selon [lui], très courte parce que la vague de croissance mondiale est énorme. [Il n’est] pas pessimiste. Le pire qui puisse arriver est une récession de deux ans".
Je ne sais pas vous, mais moi tous ces propos ne m’inspirent pas confiance parce que cette augmentation des prix, je la vis au quotidien. Ma boîte de céréales est passée de 2.07 à 2.28 euros récemment, mes lunettes ne me seront peut être plus remboursées par la sécurité sociale. Ma mutuelle me remboursera, mais mes cotisations augmenteront.
Comme partout les populations pauvres sont les premières à en faire les frais, on veut donc tirer la sonnette d’alarme parce que si l’Europe n’en est pas encore là, elle n’en est pas bien loin. Et oui combien d’entre nous attendent la fin des étals au marché pour trier fruits et légumes invendus dans le fond des cagettes ? Combien de personnes arrivent à manger cinq fruits ou légumes dans la journée ?
Mobilisons nous. La famine n’est pas si loin de chez nous : certains de nos voisins de palier ne mangent pas à leur faim. Plus le temps passe, plus le constat est amer… « chaque jour est un combat et se réveiller le lendemain le ventre plein est une victoire ».
Se nourrir, respirer de l’air sain, se soigner sont un luxe qui bientôt ne nous sera plus attribué.
De quoi sera fait demain ?
Seuls Attali, le FMI, la banque mondiale nous le dira.