Reggae Sundance : le festival 4 étoiles
jeudi 14 août 2008, par Séverine Capeille
8, 9, et 10 août 2008. Plus de 30 000 personnes sont réunies pour écouter du reggae dans un décor exceptionnel. Il faudrait, pour commencer, s’attarder sur les chiffres. Le nombre de bénévoles, d’artistes, de stands qui proposent des spécialités culinaires variées ; le nombre de WC, de douches, de sacs fouillés par les agents de sécurité… Enorme. Mais au-delà de ces appréciations quantitatives, c’est de la qualité dont je veux témoigner.
Ca se joue parfois sur pas grand-chose. On a apprécié, par exemple, le petit drapeau aux couleurs reggae offert à l’entrée.
Et puis, je ne me souvenais pas que des agents de sécurité pouvaient refermer mon sac après l’avoir fouillé puis me le rendre en me remerciant poliment. Au début, j’ai pensé que c’était peut-être un avantage réservé aux premiers visiteurs dont nous faisions partie, arrivés le vendredi et contraints de porter les bagages et monter les tentes sous la pluie.
Mais pas du tout. Chaque fouille (obligatoire à chaque entrée et sortie du festival ou du camping) a été accompagnée d’un sourire, jusqu’au dernier jour. Autre détail important : tandis que, en France, on confisque le bouchon de ma bouteille d’eau à l’entrée des concerts (j’aimerais qu’un jour quelqu’un m’explique…), en Hollande, les contraintes sont beaucoup plus compréhensibles puisqu’il est simplement interdit d’avoir des bouteilles en verre et des produits inflammables. Et puis les files d’attentes sont rapides…
Au pire, cinq minutes devant les WC en heures de pointe, le matin dans le camping. Ca peut paraître anodin, mais c’est essentiel au bien-être du festivalier. Et puis attention, des WC dans un vrai bâtiment, avec un dérouleur sur le côté pour le papier. Quant aux cabines en plastique rajoutées pour l’occasion, elles sont elles aussi régulièrement nettoyées. Pour avoir fait de nombreux festivals où il fallait nécessairement se boucher le nez (voire même fermer les yeux) en entrant dans les toilettes, on a été impressionnés par l’intérêt que les Hollandais portaient à la propreté. En outre, le site Internet du festival annonçait des douches. Je me voyais déjà en maillot de bain sous un filet d’eau froide, au milieu d’un terrain boueux exposé face aux tentes. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir, moyennant la somme d’un euro, un chapiteau muni de nombreuses cabines avec eau chaude.
Le Reggae Sundance est un festival quatre étoiles. Deux euros pour faire recharger son téléphone portable. Cinquante centimes pour gonfler son matelas sur une borne. Il y a même des casiers pour déposer ses affaires pendant les concerts. Tout est prévu pour un séjour en toute tranquillité. Des espaces de jeux sont réservés pour les enfants. Ils peuvent profiter des balançoires dans le camping, et participer à des activités avec les bénévoles pendant les concerts. L’ambiance est réellement bon-enfant. Nous avons même vu défiler, sous nos yeux ébahis, une véritable colonie ! Quand je pense que j’ai passé ma jeunesse à faire des feux de camps à la Salvetat-sur-Agout en hurlant des chansons de Hughes Aufray… il y a de quoi envier les Hollandais.
Les concerts commencent à 13h et se terminent à 1h du matin. Une impressionnante durée qui n’altère en rien la qualité des artistes programmés. Ken Boothe, Groundation, Junior Reid, Luciano, Cocoa Tea, Junior Kelly, Sugar Minott, Tarrus Riley, Queen Ifrica, Morgan Heritage, Burning Spear… ont participé au festival cette année. Côté camping, les sound-systems s’enchaînent jusqu’au bout de la nuit, et se terminent au petit matin du lundi avec l’exceptionnelle prestation de Michael Rose.
L’organisation de ce festival est irréprochable, ce qui contribue à l’ambiance particulièrement zen qui en émane. La possibilité d’accéder à la plage est également un atout majeur :
Pendant trois jours, les sourires défilent, les couleurs se mêlent. Toutes les générations cohabitent dans la plus parfaite harmonie :
Les clichés en disent parfois bien plus que des mots. Alors, pour voir toutes les photos du Reggae Sundance 2008,
photos : Derrick Bergman