vendredi 26 juin 2009, par Séverine Capeille
AVENTURE. Comme ce mot, SISTOEURS émerge de la solitude d’une définition initialement unique qui s’enrichit, avec le temps, de toutes les nuances de sens. AVENTURE, car l’étymologie renferme tous les possibles d’une existence. Le destin, le hasard, la chance.
AVENTURE. Par ce mot, SISTOEURS se comprend dans sa trajectoire, son voyage aux contours indéfinis. AVENTURE. Comme le chemin que nous menons, syllabes après syllabes, pour parvenir à nous, parfois, dans une tournure syncopée de la vie. AVENTURE. Le risque de ne jamais être compris.
AVENTURE. Tenter le tout pour le tout. Se lancer à la poursuite de nos aspirations et de nos vérités. AVENTURE. Aimer.
Si « Vous n’aviez jamais lu de magazine féminin », je crois que c’est moins par l’absence de publicité ou de recettes beauté, que par la principale qualité de toutes les Sistoeurs que j’ai le plaisir de publier : la bonté. Un atout qui n’est pas vendeur sur le marché. Une vertu qu’aucun artiste n’a pu vraiment appréhender, qu’aucun écrivain n’a pu définir de façon détaillée.
AVENTURE. La carte aux trésors se trouve à l’intérieur. SISTOEURS. L’âme est la clé.
Elles sont venues, chacune, ajouter le pluriel que j’avais espéré.
Quand la proposition a été faite de nous retrouver le 16 mai dernier à Lyon, l’enthousiasme des Sistoeurs a été fabuleux. Quelques unes n’ont pas pu venir parce qu’elles avaient d’autres impératifs, mais elles ont toutes spontanément plébiscité cette idée. Franca Maï a d’ailleurs eu la gentillesse d’envoyer un texte malgré son absence. Le voici :
A l’heure où la liberté d’expression est de plus en plus muselée
A l’heure où les droits sociaux chèrement acquis sont bafoués
A l’heure où la confusion entre femme et femelle
cautionne des échappées malfaisantes
des inégalités récurrentes
des coups retors
aux chants insidieusement moralisateurs
Il est temps de remettre les pendules à l’heure
Des voix sensibles, différentes, imaginatives
Des voix libres et sans filet
Des voix dépoussiérant l’incorrect
Piétinant la politesse maladive de soumission
Sistoeurs... joyeux anniversaire !
Et merci à Séverine Capeille
Pour le combat mené
aux éclats du rire ensoleillé.
Sistoeurs aura six ans en octobre prochain. C’est aussi une des raisons pour laquelle nous nous retrouvions le 16 mai. Nous allions visiter la salle que nous convoitons pour l’évènement. Franca, qui a participé au site depuis ses débuts, a raison d’insister sur les heures, sur le temps. Le magazine, loin du buzz éphémère, mûrit doucement. La moyenne d’âge de l’équipe ? Environ la période nécessaire pour saccager la Terre. Une ou deux générations. A tout casser. Les Sistoeurs ont grandi sous le signe de la perte. La liberté, les droits évoqués par Franca. Et puis la pureté de l’air, les espèces végétales… les baleines, les gorilles, les ours, les éléphants, les pandas… Nous sommes à l’heure où tout va mal. Jusqu’aux coucous qui ont laissé la place à des Rolex symbolisant la réussite sociale.
Sistoeurs aura six ans. A peu près l’âge de Léa, la fille de Cindy qui était avec nous ce jour-là.
En la regardant sautiller à cloche-pied tandis que Flô trottine à côté pour la filmer, je me souviens de « Femmes qui courent avec les loups », ce livre que je trimballe depuis trois mois partout avec moi.
La première phrase de l’introduction résonne dans ma tête au rythme des pas de Léa : « La vie sauvage et la Femme Sauvage sont toutes deux des espèces en danger ». Je frissonne. Le combat est tellement difficile à mener… Mais le talent, la sensibilité, la force, l’endurance, la spontanéité de toutes celles qui m’entourent me permettent d’espérer. Elles sont belles. De cette beauté rare qu’aucun génie du bistouri ne pourra jamais imiter.
Quelques photos prises par Marlène chez LN le samedi dans la journée :
Lydia, sur ce dernier cliché, nous offre un texte dont l’ultime phrase m’a particulièrement touchée.
Le saviez-vous ?
Je vous ai rêvées,
Sistoeurs, mes frangines.
Au début de ma route
Chacune dans sa geôle,
Rivales, ennemies toutes,
Soumises à la jalousie folle,
Se gardait de l’autre avec inimitié.
Et moi, je vous rêvais,
Sistoeurs, mes frangines.
Promesse de paix, de complicité,
Jolies bulles de couleurs irisées,
Belles âmes, fines, légères et douces.
Brunes, blondes, ou rousses,
Se sont posées sous le ciel de Mai.
Mais oui,
Je vous avais rêvées,
Mes frangines.
Et ce jour, à Lyon, avec le bonheur,
nous avions rendez-vous, sistoeurs,
Pour créer, écrire une nouvelle page,
ravies, nous unir en image.
Vos richesses, vos intelligences ont chassé le vide.
Aujourd’hui, avec grâce, vous avez donné un sens à mes rides.
Ce jour du 16 mai 2009, Lydia n’a pas hésité à graffer un mur en étant vêtue de sa belle robe blanche.
D’ailleurs tout le monde a participé...
Tandis que Marlène continuait de prendre des photos, Flô filmait afin de créer un petit clip vidéo.
Les autres, il faut bien le dire, ne faisaient parfois pas grand chose !
Nous étions bien. Simplement bien, ensemble.
Voici un texte de Christelle :
Sistoeurs de cœur
ma seconde famille
celle que je choisis...
Vous me redonnez
envie
envie de me réattaquer
à la vie.
Par les deux bouts
Bouts de bois
pour faire un feu.
Feu de joie !
Réchauffer nos âmes
Avoir des projets communs
Des idées
Les défendre
Être sereines
comme des reines
de Saba.
Chacune belle, intelligente et réfléchie,
Parfois seule, en colère, anéantie
Mais debout pleine de désirs et d’envies
La rencontre SISTOEURS était un événement important
Quoiqu’il se passe à présent
Je sais que de part l’hexagone, et encore plus loin
j’ai plein de petites sœurs
MERCI d’exister à chacune de vous !
S il fallait recommencer, j’irai
I njection de désir, encore
S ynonyme d’âmes vibrantes, vivantes
T erriennes ou d’ailleurs, je vous aime
O rganismes différents et semblables
E stampille dont je suis fière
U biquiste et non Ubuesque
R eflet de nos énergies
S exy à souhait !
(Christelle photographiée par Marlène)
Voici un texte de Marlène :
Une rencontre printanière
et des sistoeurs, belles
comme un bouquet d’âmes pures
L’authentique bonheur
parfumé de sourires vrais
Je porte encore en souvenir
nos différences, nos ressemblances
comme des perles nacrées
sur un collier
précieux
(Marlène photographiée par Christelle)
Voici un texte de Laetitia :
Il fait beau. Un signe, le temps est en notre faveur. Le soleil se pare de ses plus beaux rayons pour accueillir ses filles qui se rencontrent en chair et en idées pour la première fois. Elles dépassent les frontières de la toile, discutent comme si elles se connaissaient depuis toujours. Elles ont toutes leur personnalité : Combattive, Rêveuse... La matière grise en effervescence, des têtes pensantes, charmantes, délirantes. Elles ont une chose en particulier, elles ressemblent à leurs articles. Les biographies les révèlent au grand jour. Chacune à son histoire, son vécu, son métier, et toutes se réunissent autour d’un projet commun : Sistoeurs. Mes sœurs viennent d’ici et d’ailleurs.
Moteur, ça tourne !
Entre Clap et flash, elles sont prises en flagrant délit de gourmandises, de rires, de bavardages. En un clic Marlène immortalise des instants précieux : les airs et les facettes de chacune. Derrière l’objectif de Flô, elles jouent le jeu, se chaussent, se déchaussent, taguent, rient, donnent leurs opinions. Le soleil est là, présent, fier d’elles.
C’est dans la boite !
Ce soir-là, le soleil derrière Fourvière est Orange : la couleur de la créativité, de la communication et surtout de l’optimisme.