dimanche 9 novembre 2008, par Le Collectif Sistoeurs
Parmi les « phrases célèbres » que nous laissera, dans son exemple négatif, l’actuel gouvernement de la France, il y a sans doute celle-ci :
(Valérie Pécresse, dans le débat sur RTL avec Jacques Fossey le 27 octobre)
Une semaine plus tard, Barack Obama était élu avec notamment cet engagement :
« M. Obama a déclaré que son gouvernement augmenterait le financement des recherches fondamentales en sciences physiques et biologiques, en mathématiques et en ingénierie à un niveau qui multiplierait par deux les budgets des recherches au cours des dix prochaines années . »
Il n’y a aucune générosité politique dans une telle propagande, mais tout simplement la nécessité inéluctable de reconnaître la gravité de la crise dans laquelle la politique de l’administration Bush et de ses imitateurs dans les gouvernements des puissances occidentales a plongé l’économie mondiale, à commencer par les Etats-Unis eux-mêmes. Obama cherche avant tout à préserver les intérêts de l’Etat US en tant que superpuissance. Mais le changement de politique annoncé n’en est pas moins révélateur.
Valérié Pécresse, qui défend la disparition très substantielle de postes au CNRS, en appelle à « l’effort [qui] devrait venir des entreprises privées » et invoque les « crédits impôt recherche ». Mais précisément, il s’agit d’une version sui generis de la politique scientifique US, où l’Etat a toujours joué un rôle important qui sera encore renforcé à en croire la propagande électorale de Barack Obama.
Et qui paye, en France même, pour la crise financière ? Il aurait donc de l’argent public pour les banques et pour le secteur privé, mais pas pour le CNRS et pour la recherche publique. Quel est d’ailleurs le bilan de deux décennies de privatisations, dont les mêmes milieux financiers et multinationales qui nous ont plongé dans la crise actuelle ont très largement profité au détriment du patrimoine public ?
Quels intérêts sert la politique imposée par Nicolas Sarkozy et Valérie Pécresse en matière de recherche scientifique et technologique, ainsi que dans l’enseignement supérieur ? La désignation de Valérie Pécresse en tant que Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a-t-elle été conforme au principe d’apparence d’impartialité et d’indépendance, compte tenu de ses liens personnels avec des responsables d’importantes entreprises privées ?
Voir, sur le blog La Science au XXI Siècle, nos articles :
Pour Valérie Pécresse, « nous n’avons pas besoin aujourd’hui de davantage de chercheurs » (8 novembre)
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2008/11/07/pour-valerie-pecresse-nous-n-avons-pas-besoin-aujourd-hui-de.html
Barack Obama, la recherche scientifique et l’éducation (I) et (II) (5 novembre)
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2008/11/05/barack-obama-la-recherche-scientifique-et-l-education.html
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2008/11/05/barack-obama-la-recherche-scientifique-et-l-education-ii.html
Statut des enseignants-chercheurs et privatisation de l’enseignement supérieur (31 octobre)
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2008/10/31/statut-des-enseignants-chercheurs-et-privatisation-de-l-ense.html
L’indépendance des chercheurs, un grand enjeu citoyen au niveau planétaire (7 mars)
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2008/03/07/l-independance-des-chercheurs-un-grand-enjeu-citoyen-au-nive.html
**
Indépendance des Chercheurs
http://www.geocities.com/indep_chercheurs
http://fr.blog.360.yahoo.com/indep_chercheurs
http://science21.blogs.courrierinternational.com
De : Indépendance des Chercheurs dimanche 9 novembre 2008
lu sur Bellaciao