mercredi 27 juin 2012, par Mireille Disdero
La nuit Hanoï
Dans les ruelles la chaleur ne se démonte pas
travaille au corps ceux qui marchent la nuit
tandis que des chiens allongés dans leur cage
attendent un couperet, le festin.
Des étrangers suivant le flot à contresens
les abandonnent, leurs pensées formant un fleuve
qui envahit les jambes de la femme
ses yeux mi-clos, le corps tiède, un bonbon
fondant sous la chaleur, lentement.
La ruelle aux poulets
Les avenues se transforment en ruelles
Où les roues se dissipent dans la fumée
Où le bruit ne peut que fondre entre les flammes
Gesticulant avec la nuit.
Parfumée au miel et couverte d’épices
C’est la chair de poulet, dans le quartier.
Un couple d’étrangers s’installe au ras-du sol.
Ils dégustent les ailes célestes avec les doigts
Qu’ils lèchent pour que le goût persiste et les transporte
Vers un village aux buffles d’eau et rizières en espaliers.
Des enfants et des jeunes femmes
Mènent ces restau du cœur de la rue.
Maîtres du feu et de l’air, ils ne craignent pas les flammes
Qui envoûtent les étrangers.
Et… C’est beau car à force d’Asie,
L’homme et la femme s’y mélangent et le métissage les envahit,
Dans la ruelle aux poulets, la nuit.
Mireille Disdero, Hanoï juin 2012