mercredi 1er avril 2009, par Christelle Fulpin
A quatre pattes dans le salon
Je m’échine à recoudre mon talon
D’achille, parti sans autre raison
Que l’usure du temps qui file.
Dégoutée, en colère
J’opte pour la serpillère
Je frotte, astique et lustre
Les murs, le sol, le plancher
Seule, abandonnée
A mon abondante solitude
Seule, désarmée
Je recule, le balai
Comme un tuteur
Me fait reprendre la hauteur
A califourchon, je décolle
Vers des cieux croquignols
Cramoise, je m’enfuis
Vers le désir de vie
Sans javel, sans vaisselle
Une vie de prières
Avec d’autres belles sorcières
Toutes à quatre pattes
A se chercher des poux
Assises en tailleur
A se pêler l’oignon
Toutes vers l’ailleurs d’un nouvel horizon.