dimanche 7 mai 2006, par Cathy Garcia
quand je suis
l’eau
roule galets
hanche qui bondit
remous secrets
eau sable lumière
qui t’envahissent
la bouche
fauve
aux griffes d’air
fendre le ciel
fouler la terre
avec des crocs des serres
à déchirer le cœur
d’un soleil
baiser serpent
flamme fumée
la chanson
le parfum
qui te font
pleurer
chatte
de gouttière
vagabonde
folle de lune
rêve tordu
fugue éclopée
semeuse d’espoir
sur laine de verre
et quand je suis là
et que je n’y suis pas
quand j’entends des violons
qui n’existent point
que j’oublie les mots les gestes
qui bafouillent
je t’aime
quand je naufrage au revers
d’un alcool de brume
ma robe est noire
mes yeux brûlés
des accents
nomades
me font couler
quand je ris sans savoir
pourquoi
quand j’ai peur
de tout de vivre de moi
quand je rage de ne pouvoir
fuir encore et encore
faire tourner le monde
à l’envers
quand je trépigne et cabriole
sans bouger d’un cil
d’un fil
quand je dis
le convenu
le superflu
et omet
l’essentiel
quand mes sourires
tournent grimaces
que je tremble et grince
que le vent se lève
tempête dans ma tête
gicle à mes lèvres
un jus noir amer
quand tes mots ne m’atteignent
pas
plus
qu’explosent les ponts
les piliers
de compréhension
et qu’un samouraï délirant
à la douceur assassine
s’arrache les entrailles
pour dérouler à tes pieds
l’histoire d’une vie
ratée
ma vie
m’aimes-tu dis
m’aimes-tu
encore ?