mercredi 20 juin 2007, par Marlène T.
La lune brille. Les secondes clignotent entre les heures et les minutes. Deux points lumineux sur le cadran noir d’un réveil trop moderne pour oser prendre du retard. Chronos veille. Moi aussi.
J’étire mon corps comme j’aimerais étirer le temps. Je baille, expire bruyamment, inspire avidement l’air chargé de senteurs estivales.
Je suis là. Encore pour quelques minutes. Et ce lieu, que je n’ai pas encore quitté - auquel je n’ai pas eu le temps de m’attacher - colore mes pensées d’une nostalgie anticipée.
Heureux sont ceux dont la mémoire s’étiole. Le temps embellit trop les souvenirs. L’aigre-doux des regrets à venir commencent à me gâter le départ. Il me faut me hâter.
Je ne te saluerai pas. Je ne t’embrasserai pas. Je ne t’expliquerai pas.
Tu dors. Je quitte ta vie sur la pointe des pieds.
Tu ne me le pardonneras sans doute jamais. Je l’espère. Je le souhaite. Ainsi je resterai éternellement présente en ta mémoire.