Réponse à Delcuse au sujet de Keny Arkana
mercredi 27 août 2008, par Séverine Capeille
Cher Delcuse,
Encore vous ! Vous partout ! Au moindre article, vous dégainez ! C’est à se demander ce que vous faites de vos journées excepté poster des comm’ à tout va, pour dire tout, et surtout n’importe quoi… Il y avait déjà ce message, que vous aviez écrit à la suite de mon article sur le féminisme et qui était un bel exemple de votre façon de toujours tout ramener à vous (et d’être désespérément à côté de la plaque), et voilà que vous récidivez avec Keny Arkana ! Je ne vous cache pas que j’étais plutôt décidée, comme d’habitude, à ne pas vous répondre, ne voyant pas l’intérêt de perdre du temps avec quelqu’un dont je ne partagerais en aucun cas la table (pour reprendre une de ces expressions dont vous seul avez le talent). Mais votre obstination, votre « emportement » également relevé par Sirieix, me sortent de mon mutisme. Il faut bien, à un moment donné, mettre les points sur les « i », les barres sur les « t », et éventuellement, les subjonctifs (« dommage que le hip hop ne permetTE pas »). Bref, il faut s’expliquer. Reprenons donc vos commentaires.
Vous commencez par détourner une expression caractéristique au mouvement hip hop (transformer les colères en énergie positive) pour proposer une formule contraire. L’antimétabole est bien tentée, mais sachez qu’elle ne doit pas, en littérature, être totalement dénuée de sens. Sans doute vouliez-vous faire de l’humour… Quoi d’autre si non ? Que signifie « transformer les énergies positives en colère » : seriez-vous capable de l’expliquer ? J’en doute. (J’ai écrit un mémoire sur la colère au 20ème siècle que je tiens à votre disposition si nécessaire) Voyez-vous, il ne suffit pas de jouer sur les mots pour être mauvaise langue ! De la même façon, il ne suffit pas de dire « je déteste le discours gauchiste anti-tout-un-tas-de-truc » et ne pas argumenter ensuite avec pertinence. Que vous détestiez Arkana vous regarde, et entre nous, je m’en fous royalement. Va pour le « misérable personnage » ou la « gamine » ! Mais les raisons que vous évoquez sont absolument lamentables. Elle a, dites-vous, des « propos castrateurs » ! Mais où ? Dans quel texte ? A quel moment vous sentez-vous castré Delcuse ?! Et puis elle « joue à la révolution ». Alors là, effectivement, comme vous l’aurez constaté, vous qui avez l’œil si avisé sur le monde qui vous entoure, il n’y a pas de révolution dans les faits. C’est vrai. Mais vous, vous ne « jouez pas » ! Mais oui ! Vous, vous faites une vraie révolution ! Vous êtes le sans-culotte (ou le sans-couilles, terrassé par la castration d’Arkana), derrière son écran, prêt à changer le monde par commentaires interposés. Loin de vous l’idée d’être « anti-tout-un-tas-de-truc », car vous proposez de vrais objectifs pour l’avenir ! On sent bien, dans vos discours, que vous avez la capacité de rameuter les foules, de donner un nouveau souffle à ces idées que « nous sommes en train d’abandonner » ! On peut vous faire confiance pour « la vigilance, l’observation, l’analyse et le raisonnement » ! Il n’y a qu’à lire vos élucubrations sur le thème du travestissement, et dont la conclusion n’est rien de moins que « On ne se révolte pas par famine mais par désir », pour comprendre à quel point vous maîtrisez le sujet !
Vous accusez également Arkana d’être une entreprise capitaliste… Par quoi commencer pour vous expliquer votre bêtise (que j’ai, comme vous, en horreur). Arkana fait des concerts et du coup, oui, il y a des tickets d’entrée et un compte en banque (vous, Delcuse, en parfait sans-culotte, vous n’avez surement pas de compte en banque évidemment). Comme le rappelle Sirieix, elle « a la chance de vivre de son métier » et joue désormais plus rarement dans des squats. Ce qui m’amène à vous poser une question : est-ce que seuls les squatteurs rmistes auraient à vos yeux la légitimité de défendre l’idée d’une révolution ? Parce que si tel est le cas, vous pouvez aller vous rhabiller (vous le sans-culotte) et attendre sagement qu’on vous fasse signe !
Je suis d’accord avec vous sur le fait qu’il faille « reprendre la critique sérieusement ». Seulement ce n’est pas forcément le rôle d’une chanteuse. Vous dites qu’ « Une petite chanson contre le FN ne sert à rien d’autre qu’à masturber les organes génitaux des adolescents » : d’abord, pour une fille castratrice, vous avouerez que c’est quand même un sacré tour de force (ce vocabulaire que vous employez de façon permanente m’interroge : auriez-vous un problème avec « ÇA » ?!), mais surtout, qui êtes-vous pour juger de l’utilité d’une « petite chanson » (j’adore votre expression : « Elle se prend pour qui, cette petite donneuse de leçon, hein ? », vraiment, c’est celle que je retiendrai entre toutes du vieil aigri que vous êtes !). Entre nous, je préfère les paroles d’Arkana que celles de la Marseillaise… Mais c’est une question de goûts !
Voyez-vous, le plus déroutant avec vous, c’est cette façon d’énoncer une opinion catégorique sur ce que vous ne connaissez manifestement pas. Dire que Keny Arkana véhicule un « faux message » peut éventuellement se comprendre dans la mesure où, effectivement, après son concert il n’y a pas d’émeutes, pas de rébellion dans les faits : on rentre tranquillement chez soi au lieu de passer à l’action. Cependant, quel chanteur ou groupe de musique aurait le pouvoir d’impulser une vraie révolution ? Donnez-moi un nom ! Mais quand vous affirmez qu’elle « oriente les esprits vers une impasse intellectuelle, celle de Le Pen. », je ne peux m’empêcher de faire un bond olympique devant une telle ignorance des textes de ses chansons. J’avais pourtant pris la peine d’indiquer les liens… Vous devez confondre avec Diam’s. Arkana n’évoque pas ce thème et dès lors, c’est à vous que revient l’honneur d’orienter la discussion vers un « faux problème pour un faux débat » ! J’admire votre façon d’investir les hors sujets avec un tel aplomb. J’adore votre manière de faire passer des platitudes connues de tous pour des exclusivités : « D’ailleurs, aujourd’hui, Lepen n’ayant plus d’usage, l’Etat le largue comme une vieille frusque. A une époque, il avait surtout servit les ambitions de Mitterrand. » Ah, ça oui, on peut vous faire confiance pour « la vigilance, l’observation, l’analyse et le raisonnement » !
Vous dites : « Je veux signifier l’endroit où je me situe. Et, à partir de ce lieu, tirer à vue sur les castrateurs dont fait parti Arkana. ». Mais où vous situez-vous Delcuse ? Où donc rencontrez-vous « tellement de ces jeunes » ? L’ignorance n’est malheureusement pas l’apanage de la jeunesse. Vous en êtes un triste exemple. Vous ne croyez pas à la naïveté. Moi non plus. A votre âge Delcuse, pas de doutes, vous êtes « définitivement idiot ».