dimanche 14 janvier 2007, par Mireille Disdero
Je parle aux fantômes de tes mots, à la peau de ton enfance.
J’aimerais tes traits rouillés, des murs de la chambre décrocher.
Te tirer du passé comme un vin, plaquer ta gueule d’amour,
son ombre chinoise démesurée, j’aimerais
sans me rouler dans la famine d’un appel, t’envisager.
Cœur-sec et d’un trait. J’aimerais.
T’offrir un bouquet de visages, ces gueules de loups de mon décor intérieur,
la meute de ton absent. J’aimerais.
Te perdre un jour blanc sans tuer la route,
mais la violente photo de ma naissance.
J’aimerais.
Du haut de nos racines ce soir, passer sur ton fard l’éponge, cet Al Khôl noir, et plonger ton reflet
dans la gueule du silence, faire feu de tout toi, brûler ta belle gueule de bois. J’aimerais.
Bouleverser ce qui chaque jour assèche la soif. Et t’apaiser. J’aimerais,
ta gueule d’amour.